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Omnia vincit amor

"l'amour triomphe de tout".

entretien avec Tatiana F. (ha_tatia@iway.fr) fondatrice des Humains Associés

(extrait de la revue Terre du Ciel)

"J'ai rencontré `Les Humains Associés' à travers la revue remarquable que l'association édite une fois par an et dont l'esprit est étonnament proche de celui de Terre du Ciel. Signes particuliers : cette revue est distribuée gratuitement et ne porte aucun titre visible. Quand je m'en suis étonné, Tatiana, sa directrice, m'a répondu :

"Tout le monde participe bénévolement et donne son travail. Mettre notre nom sur la couverture serait de la récupération". C'est beau ! La grande particularité des "Humains" c'est en effet que chez eux tout est gratuit. Il n'y a pourtant aucune fortune derrière, mais l'entraide spontanée, solidaire, et joyeuse de gens qui participent : des Humains se sont Associés pour que les choses changent. Et ça marche bien !

Alain Chevillat

Comment sont nés les Humains Associés ?
Tatiana F. : En ce qui concerne c'est une démarche personnelle qui remonte de loin. Je suis née au Brésil, et déjà là-bas j'essayais de faire des choses allant dans le sens d'une évolution des consciences, avec cette idée de vivre et de réaliser l'humanité au dedans de nous.

L'association "Les Humains Associés" a surgi un jour, où avec des amis, nous cherchions à faire quelque chose de concret, pour ne pas rester dans la théorie. Tout le monde pensait que j'étais utopique et qu'en France ma façon de faire ne marcherait pas. Mais nous avons décidé d'essayer, et comme première action de faire une campagne de "publicité".

On voulait participer à une prise de conscience collective, mais sans jouer les maîtres à penser, en questionnant, de façon si possible amoureuse et délicate. Avec des affiches on touchait directement les gens sans avoir besoin des médias.

Que disaient les affiches.
Le message de la première campagne était "L'homme est unique, ne le gâchons pas". 1 000 affiches de 4x3 m ont été collées sur des espaces publicitaires dans tout Paris et sa région.

Et la campagne a été gratuite de A à Z. Il est difficile d'expliquer comment cela a été possible. Nous ne connaissions rien à ce milieu, mais une amie qui travaillait dans une agence de publicité nous a dit : "C'est très simple. Il y a de sociétés qui louent des espaces. Ce sont elles qu'il faut contacter".

J'essaie toujours d'être directe, je trouve qu'il faut être authentique. Alors j'ai écrit une petit lettre à tout le monde en disant que pour moi la publicité servait essentiellement à asservir l'homme, et en leur demandant si pour une fois, ils n'accepteraient pas de mettre leurs espaces au service de l'homme.

Ils ont tous dit oui ! Eux-mêmes m'ont dit après qu'ils n'ont pas compris pourquoi ils avaient dit oui ! C'est beau, non ? D'une seul coup on a eu les espaces. Il y avait aussi les affiches à produire. Mais finalement tout fut gratuit : le papier, l'imprimerie, le graphisme, la photo. Trois cents personnes se sont réunies au Trocadéro pour la photo, dans un froid de canard et avec le sourire ont donné leur temps.

Ensuite on a fait une deuxième campagne sur le thème : "Et si on parlait d'amour..." Cette petite phrase inscrite en haut, et tout le reste de l'affiche était vierge car on proposait réellement aux gens d'écrire. L'affiche était interactive. Cette campagne s'est faite dans le métro car c'est le seul endroit où la hauteur des affiches permet aux gens d'écrire dessus - et ils s'en sont donné à coeur joie !

Les gens de la RATP n'ont pas trop aimé cette idée d'inviter à écrire sur une affiche . Ils nous ont dit qu'elles allaient être bêtement barbouillées et couvertes d'inscriptions pornographiques. J'ai dit : "Je tiens le pari. Je fais confiance aux gens". Ce fut une merveille. Tout était poétique, vraiment poétique. nous étions contents dans notre coeur parce que le public avait bien reçu le message.

Ensuite on a commémoré le bicentenaire de la Révolution française par une autre affiche -toujours 4x3 m- avec cette phrase : "Aux Âmes Citoyens !". Petite anecdote on a appris que le ministère des armées a pris cela comme une provocation. Alors j'ai répondu : "Si c'est une provocation, c'est une provocation amoureuse".

Une quatrième campagne s'est faite sur le thème : "Aimé soit qui Terre y pense". C'était une affiche magnifique avec une terre toute belle.

Tout cela, toujours gratuitement ?
Complétement. Espace, affiche, graphiste. En fait la seule chose qui n'était pas gratuite était le collage. Mais je ne sais par quel miracle la chambre syndicale des afficheurs nous a reconnu "d'utilité publique" et nous a baissé les prix.

Mais c'était quand même très cher. Je me souviens plus exactement du chiffre mais c'était de l'ordre de 150F par affiche. Multiplié par 1 000 cela fait une somme !

Or nous avions décidé de tout faire sans subventions ni sponsors. Notre but était de faire quelque chose de gratuit, simplement avec la collaboration des uns et des autres. Donc, pour le collage, la première fois nous avons eu l'idée de demander aux artistes que nous connaissions de nous donner des oeuvres que nous vendrions aux enchères. Mais un ami m'a dit : "Tatiana, ne fais pas cela.

Beaucoup d'associations le font et cela casse le prix des artistes. Ils vont se fâcher avec toi. Fais plutôt une tombola artistique". Et c'est ce que nous avons fait. On a vendu des billets, mais jusqu'à la somme exacte dont nous avions besoin pour le collage, pas au-delà. Des artistes, on a reçu à peu près 100 tableaux, venant même de gens que nous ne connaissions pas mais qui avaient appris l'existence de l'opération. C'est comme cela que nous avons eu l'argent du collage.

Vous avez su comment le public réagissait ?
La presse et la télévision ont abondamment relayé nos campagnes, et on reçu beaucoup de lettres. Dès le début des gens nous ont téléphoné avec une demande de prise en charge. Nous avons répondu que nous étions pas des maîtres à penser, que nous proposions simplement une réflexion que nous étions à l'écoute de leur propre réfléxion.

"Ensemble nous pouvons faire quelque chose". Car nous n'avons pas d'adhérents. Il y a des gens qui se sont fâchés, et puis certains ont dit : "Bon, qu'est-ce qu'on peut faire ?". Je répondais que c'était à chacun de trouver en lui-même la réponse à sa question, et une fois la réponse trouvée de travailler dans son propre environnement immédiat. Beaucoup de gens ont compris cela, mais voulaient qu'il y ait quand même un contact entre nous. C'est comme cela que le journal est né.

Qui lui aussi est gratuit !
Oui . C'est une grâce. Je crois que lorsqu'on se met au service il y a une énergie qu'on peut appeler amour qui nous transporte. Nous trouvons toujours des gens qui nous aident.

Est-ce que ce sont les fournisseurs qui vous offent leur travail, ou des dons qui vous permettent de payer?
Les deux systèmes fonctionnent. Il y a aussi des artistes comme Marol ou Moebius qui nous font des dessins que l'on vend. C'est une collaboration gracieuse de partout, où chacun donne.

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