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Crise des rivières mondiales, obsolescence programmée, villes et canicule

Revue de liens hebdomadaire reprenant les infos les plus pertinentes diffusées par Twitter par l’équipe des Humains Associés. Chaque jour, nous partageons des liens de sources diverses. Cette semaine, la revue de lien est consacrée à l’état de santé critique des rivières du monde, à l’obsolescence programmée des biens de consommation, au remplacement de fourneaux traditionnels par des modèles plus écologiques, à l’étalement urbain qui accroît les effets d’une canicule et aux oiseaux comme indicateurs de la perte de la biodiversité.

Mersey River, Canada - Photo : palestrina55

Mersey River, Canada - Photo : palestrina55

« État de crise » généralisé pour les rivières mondiales

Un groupe international de chercheurs a dressé le bilan de santé des plus grandes rivières de la planète, évaluant l’accès à l’eau pour les populations humaines et l’état de l’environnement. Grâce à une modélisation informatique, 23 « facteurs de stress », comme le niveau de pollution, la richesse de la faune et de la flore aquatique, le taux d’urbanisation, le développement agricole et industriel ou le captage d’eau, ont été pris en compte de façon simultanée. Le résultat est sans appel : près de 80% de la population mondiale vit dans des zones où les rivières sont gravement menacées. Sur les 47 rivières et fleuves les plus importants, soit la moitié de l’eau douce du globe, 30 sont jugés au moins « moyennement » menacés. Huit d’entre eux sont exposés à une menace très élevée en termes d’accès à l’eau pour la population. En terme de biodiversité, entre 10 et 20 000 espèces aquatiques sont menacées à cause de la dégradation des rivières.

Les résultats alarmants notamment aux États-Unis et en Europe de l’ouest ont particulièrement frappé les chercheurs. Pour réduire les risques qui pèsent sur l’approvisionnement en eau de leurs 850 millions d’habitants, les pays riches ont investi dans des barrages, des réservoirs ou l’aménagement des bassins versants. Néanmoins, cela n’a pas résolu les problèmes à la source et a souvent eu un impact très négatif sur l’environnement aquatique. Dans les pays en voie de développement, 3,4 milliards d’habitants sont exposés à la menace la plus élevée. « La majeure partie de l’Afrique, de vastes zones d’Asie centrale, la Chine, l’Inde, le Pérou ou la Bolivie se débattent pour mettre en place des réseaux élémentaires d’eau potable et d’assainissement », relève l’étude. (Lire l’article de Romandie ici et du Guardian ici, en anglais)

Ewaste - Photo : dio5

Ewaste - Photo : dio5

La trop courte vie des produits électroniques

Dans un rapport publié en septembre, l’ONG Les Amis de la Terre dénonce l’obsolescence programmée des appareils électroniques et électriques, « symbole de la société du gaspillage ».

Les achats d’équipements électriques et électroniques ont été multipliés par six depuis le début des années 90, selon les chiffres du Commissariat général au développement durable, mais seulement 44% des appareils qui tombent en panne sont réparés (étude de l’Ademe). «Depuis trois ans, le taux de panne sur les produits électroménagers ne s’améliore pas», indiquent les Amis de la Terre, en citant l’exemple des nouveaux téléviseurs à écran plat, dont la durée de vie moyenne est de 5 ans, contre 10-15 ans pour les anciens modèles. Pannes programmées juste après expiration de la garantie ou innovations incessantes comme sur le marché des téléphones portables, tout conduit à ce renouvellement incessant des appareils.

Or, rappellent les Amis de la Terre, ce renouvellement a un coût écologique et social important : il « contribue à l’explosion de la consommation des ressources naturelles minières et énergétiques. Cette surexploitation détruit des écosystèmes, déplace des populations, provoque des pollutions chimiques et engendre des conflits, notamment dans les pays du Sud» (exemple du minerai coltan au Congo). Pourtant, comme le rappelle l’ONG, des alternatives existent : l’économie circulaire (réutilisation et recyclage des produits) ou l’éco-conception (prise en compte du cycle de vie du produit au moment de sa création). (Lire l’article de 20 Minutes ici)

Trois milliards de fourneaux traditionnels remplacés par des fours plus écologiques

Une campagne à travers l’Afrique, l’Asie et l’Amérique latine doit remplacer trois milliards de fourneaux traditionnels par des fourneaux à charbon qui consomment en moyenne 40% de combustible en moins. Cette initiative, lancée à New York par la Fondation des Nations Unies, le fonds Clinton Global Initiative et le PNUE, en marge du Sommet de l’ONU sur les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), a de multiples bénéfices : sauver des vies, améliorer la santé des utilisateurs, limiter la déforestation, réduire les émissions de gaz carbonique et aider le développement économique local.

Les fourneaux à bois traditionnels utilisés pour la cuisine sont responsables de 1,6 à 1,8 million de décès prématurés par intoxications en raison des émissions toxiques à l’intérieur des maisons, qui touchent le plus souvent les femmes et les enfants. De plus, les fourneaux inefficaces sont responsables de près de 25% des émissions de « carbone noir », des particules de suie, qui une fois rejetées dans l’atmosphère pourraient être responsable de 10 à 40% du changement climatique actuel.

Les nouveaux fourneaux sont fabriqués par une entreprise du Ghana, Toyola Energie, qui a généré 200 emplois, directs et indirects, tandis que ses poêles ont évité près de 15 000 tonnes d’émissions de CO2 par an. Le soutien financier du PNUE est indispensable, ces fourneaux à bois seraient autrement trop coûteux pour les populations rurales pauvres qui vivent avec moins de 2 dollars par jour. (Lire l’article de Notre-Planete.info ici)

Chicago suburbs - Photo : urbanfeel

Chicago suburbs - Photo : urbanfeel

L’étalement urbain accroît le nombre de jours de canicule

Une étude américaine publiée en octobre a mis en lumière le lien entre l’étalement urbain et le nombre de jours de canicule. On sait en France, au moins depuis la canicule de l’été 2003, que les villes sont beaucoup plus exposées à la canicule que les zones rurales. En effet, le béton, le macadam et les toits absorbent l’énergie solaire et la rejettent la nuit, créant de fortes différences de température avec la campagne. L’absence de végétation et d’évaporation, ainsi que les moteurs automobiles contribuent à former ce que les spécialistes appellent des «îlots de chaleur urbains».

L’étude américaine a permis de rajouter un facteur supplémentaire en montrant que le nombre de jours de très grosses chaleurs est deux fois plus important dans les villes dont les banlieues ont grignoté les zones rurales périphériques que dans celles qui sont restées à l’intérieur de leurs limites géographiques. Ainsi, dans 53 villes à fort étalement urbain, il y a chaque été en moyenne 14,8 jours de canicules de plus que dans les années 1950. En revanche, cette augmentation n’est que de 5,6 jours en moyenne dans les villes restées circonscrites à l’intérieur de leur territoire.

Cette étude donne des pistes intéressantes pour limiter l’impact des canicules, dont la fréquence et l’intensité devraient augmenter au cours des prochaines décennies, selon les prévisions du GIEC. Les mesures d’adaptation existent, telles que par exemple en Île-de-France, l’implantation de forêts et de maraîchage à la place des cultures céréalières actuelles, ou, dans la capitale, la pose de macadam réfléchissant. Une action progressive, qui nécessite des modifications réglementaires ainsi que de nouvelles normes. (Lire l’article du Figaro, ici)

Stanley parrakeet - Photo : uwdigitalcollections

Stanley parrakeet - Photo : uwdigitalcollections

Les oiseaux comme indicateur de la perte de biodiversité

On dit que toutes les 20 minutes, une espèce disparaît. Néanmoins, l’évaluation précise de cette perte de la biodiversité est difficile – et retarde d’autant les mesures politiques. Pour remédier à cette difficulté, les chercheurs pensent avoir trouvé une solution : estimer la perte sur la base d’une famille facilement observable, les oiseaux. Ils ont prouvé que de nombreux espèces – les lichens, les coléoptères, les papillons de nuit, les poissons, les plantes etc. disparaissent à un rythme très similaire de celui des oiseaux. Les oiseaux occupent une large variété d’écosystèmes et de niches et ils sont vulnérables à la perte de leur habitat, de manière très analogue aux autres espèces. L’étude des oiseaux va ainsi donner un outil aux chercheurs pour évaluer rapidement l’état d’un écosystème menacé. (Lire l’article de Treehugger ici, en anglais)

2 commentaires

bonjour à tous,
je vous fais suivre le lien du forum dédié à l’obsolescence programme

http://obsoprogram.forumgratuit.fr/

je vous invite à venir partager vos expérience face à ce fléau
à bientôt

Quelques articles complémentaires sur l’obsolescence programmée du matériel informatique

1) De l’obsolescence programmée à l’obsolescence perçue : comment peut-on lutter ?
http://www.greenit.fr/article/bonnes-pratiques/de-l-obsolescence-programmee-a-l-obsolescence-percue-comment-peut-on-lutter

2) Logiciel : la clé de l’obsolescence programmée du matériel informatique
http://www.greenit.fr/article/logiciels/logiciel-la-cle-de-l-obsolescence-programmee-du-materiel-informatique-2748

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