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Retrait des glaciers, économie et biodiversité, océans, émissions de CO2, futur sous serre

Revue de liens hebdomadaire reprenant les infos les plus pertinentes diffusées par Twitter par l’équipe des Humains Associés. Chaque jour, nous partagerons des liens de sources diverses. Cette semaine, la revue de liens est consacrée à la disparition des glaciers, au rôle économique de la biodiversité, à la pollution des océans et la disparition des poissons, à la croissance prévisionnelle des émissions de CO2 sans mesures adéquates et à un laboratoire d’écologie futuriste

Calfing Glacier - Photo : drurydrama

Calfing Glacier - Photo : drurydrama

La disparition des glaciers dans le monde

Selon les chercheurs en Europe et aux États-Unis, plus de 90% de tous les glaciers dans le monde sont en retrait, avec des reculs majeurs en Alaska, dans les Andes et les Alpes. L’actualité récente en a fait une nouvelle démonstration : En avril, un immense bloc de glace s’est détaché d’un glacier dans les Andes péruviennes, provoquant une vague de Tsunami de 23 mètres de haut en tombant dans un lac, ravageant plusieurs dizaines de maisons, blessant une cinquantaine de personnes et tuant trois individus. Dans le Parc National de Glacier, dans le Montana aux États-Unis, deux nouveaux glaciers ont disparu, réduisant ainsi leur nombre à 25, contre 37 en 1850. Selon les écologistes, ils pourraient tous avoir disparu à la fin de la décennie.

Le retrait des glaciers n’est non seulement un des signes les plus évidents du changement climatique, c’est aussi un coût pour l’économie et l’environnement local – dans le Montana, moins d’eau signifie moins de poissons dans les rivières et un risque accru de feux de forêt. Au Pérou, où se trouvent 70% des glaciers recensés sous les Tropiques, l’effet pourrait être, à l’image du Tsunami récent, encore plus dévastateur. La fonte des glaciers joue aussi un rôle majeur dans la montée du niveau de la mer. (Voir les photos ici, lire les articles ici et ici, en anglais)

Women selling fish in Cambodia - Photo : Masaru Goto / World Bank

Women selling fish in Cambodia - Photo : Masaru Goto / World Bank

Le poids économique de la biodiversité bientôt chiffré par l’ONU

Un rapport de l’ONU annoncé pour cet été évalue le coût économique de la perte de la diversité, à la manière du fameux rapport Stern qui chiffrait le coût prévisionnel du changement climatique. Selon l’économiste Sir Nicolas Stern, l’anticipation et la prévention du changement climatique pèseraient pour 1 ou 2 % de la richesse globale, mais les bénéfices en seraient 5 à 20 fois plus importants. Selon les premiers éléments du nouveau rapport, le poids économique de la biodiversité est encore plus important : la protection des « biens et services naturels », tels que la pollinisation, les plantes médicinales, les sols fertiles, l’eau potable et l’air, rapporterait des bénéfices de 10 à 100 fois supérieurs au coût de la simple protection des espèces et de leur habitat.

Si l’apport de la biodiversité n’est pas pris en compte dans le système économique global, l’environnement deviendra plus fragile et moins résistant aux chocs, mettant en danger la vie des hommes ainsi que l’économie. Le rapport plaide pour des changements profonds dans l’approche économique : À l’avenir, les communautés devraient être payées pour la conservation de la nature plutôt que pour son utilisation ; des limites plus strictes devraient être fixées aux entreprises sur ce qu’elles peuvent prélever des ressources et des taxes et amendes plus lourdes devraient sanctionner les dépassements ; les subventions aux industries agricoles, à la pêche, aux transports et aux énergies devraient être réformées et les gouvernements tout comme les entreprises devront publier les comptes de leur exploitation des ressources naturelles et humaines, au même titre que leurs résultats financiers.

Le rapport fait suite à une série d’études montrant que l’homme provoque actuellement la sixième extinction massive des espèces, depuis que la pollution, le changement climatique, le développement industriel et la chasse détruisent tout type d’habitats, des forêts tropicales aux zones humides, des mangroves aux bruyères. Malgré cela, comme le montre un rapport de PricewaterhouseCoopers, seulement deux des 100 compagnies les plus importantes pensent que la perte de la biodiversité est une menace pour leur avenir économique. (Lire l’article ici, en anglais)

« Nous prélevons 100 millions de tonnes d’espèces de l’océan et les remplaçons avec du plastique »

Dans une interview à Bloomberg, Sylvia Earl, océanographe américaine et lauréate du prix TED en 2009, décrit la dévastation apportée par l’homme aux océans. Spécialiste des zones profondes des océans, qu’elle explore avec des submersibles de tout types, elle témoigne que cela fait trente ans qu’elle n’a pas effectué une mission sans voir de déchets dans l’eau, même dans les plus grandes profondeurs. 90% des grands poissons ont disparu, la moitié des récifs coralliens sont morts et de nombreuses zones des océans du monde sont sans oxygène, donc sans vie. Sylvia Earl pointe notamment l’absurdité du système des subventions à la pêche, les gouvernements payant des grandes flottes industrielles pour détruire l’océan : « Pêcher des crevettes [avec cette méthode], c’est comme raser une forêt pour attraper des passereaux et des écureuils. Vous jetez le bois et toutes les autres bêtes pour quelques livres de protéines. » Ainsi, pour chaque livre de sushi que nous mangeons, 10 à 100 livres de poissons morts sont rejetés à la mer. Toujours selon la formule de Sylvia Earl, la pêche au thon rouge, une espèce menacée mais néanmoins surpêchée, c’est « comme griller des pandas ou des léopards de neiges. » (Lire les articles ici et ici, voir la vidéo de TED, en anglais)

Save the Planet - Photo : Funky64

Save the Planet - Photo : Funky64

Les émissions de CO2 pourraient augmenter de 43% d’ici 2035

Selon les projections de l’agence pour l’énergie américaine (EIA), si les grands pays du monde ne changeaient pas fondamentalement leurs politiques énergétiques, les émissions de CO2 pourraient passer de 29 milliards de tonnes en 2007 à 42 milliards en 2035, soit une progression de 43%. La grande part de ces émissions de gaz à effets de serre proviendrait des pays émergents, Inde, Chine et Brésil, dont la consommation énergétique va presque doubler d’ici 2025 selon les prévisions. L’agence se montre sceptique face aux énergies renouvelables, à l’exception de l’hydroélectrique et du vent, qui ne seraient pas assez compétitifs sur la période considérée. Les défenseurs des énergies propres ont fortement critiqué ce rapport, qui n’accorderait pas assez de crédit notamment à l’énergie solaire. (Lire l’article ici)

Notting Hill garden little planet - Photo : strollerdos

Notting Hill garden little planet - Photo : strollerdos

La Terre de demain déjà sous serre

À Montpellier, douze dômes abritent les écosystèmes plongés dans un environnement futuriste. Projet d’un nouveau laboratoire de l’écologie, l’Ecotron, ces serres laissent passer les rayons UV, indispensables à la croissance des plantes, mais aucun autre élément de l’atmosphère. Les chercheurs y reproduisent avec une exactitude inédite des écosystèmes dont ils mesurent à intervalles réguliers la concentration en CO2, la température ou le taux d’humidité. Le but du dispositif est d’évaluer la réaction des écosystèmes au changement climatique et d’améliorer les modèles climatiques. La première expérience, visant à simuler le climat en Auvergne en 2050, vient de démarrer.

«La nouveauté sur cette structure, c’est que nous pouvons mesurer des processus et les modifier, afin d’évaluer les conséquences des changements globaux sur le stockage du carbone dans les écosystèmes» explique Jacques Roy, directeur de l’Ecotron. En plus des 12 dômes du plateau «macrocosmes», l’Ecotron sera équipé avant la fin de l’année de deux nouvelles structures de recherche : un plateau «mésocosmes», dont les unités permettront d’étudier des écosystèmes plus modestes, et un plateau «microcosme», réservé aux analyses fines. Les effets des pesticides, des OGM ou des isotopes radioactifs pourront être analysés à travers ces autres dispositifs. Financé par le CNRS et la région Languedoc-Roussillon, Ecotron est un outil français qui servira aux chercheurs du monde entier pour mieux envisager l’avenir de notre planète. (Lire l’article ici)

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