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Choses vues : culture de l’attention, Arctique, prescription et réseaux sociaux, Internet, SMS et CO2 (revue de liens) #greenfr

Revue de liens hebdomadaire reprenant les infos les plus pertinentes diffusées par Twitter par l’équipe des Humains Associés. Chaque jour, nous partagerons des liens de sources diverses.

Kids Using XOs / Mongolie

L’émergence d’une culture de l’attention

Andrea Saveri revient sur son blog « Amplifying for resilience » sur le débat à propos de l’attention à l’ère des nouvelles technologies, relancé à l’occasion de l’étude publiée par l’université de Stanford sur les performances cognitives étonnamment faibles des multitaskers (les « multitâcheurs », personnes qui jonglent sans arrêt entre différents médias). Deux écoles s’opposent dans ce débat : Pour les uns, le nouveau paysage médias, composé de Twitter, Facebook, mails, Iphones et autres Blackberries et d’une croissance exponentielle de l’information, épuise notre capacité d’attention et nous réduit à une compréhension superficielle du monde : Nous gagnons en information, mais perdons en connaissance. Pour les autres, nous entrons dans une ère de la connexion et de la distraction, qui au contraire nous stimule fortement et ouvre de nouvelles voies à notre créativité, innovation ou sérendipidité.

Pour lui, le problème est mal posé, puisque nous utilisons des capacités cognitives distinctes selon les moments. Un multitasker ne se vit pas comme tel et ne cherche pas en soi une plus grande efficacité dans ses tâches. Un jongleur ne doit pas être jugés selon les mêmes critères que celui dont le but est de lancer et d’attraper des ballons. La sous-performance dans un domaine peut être compensée par une plus grand efficacité dans d’autres. Pour l’auteure, l’enjeu est plutôt de mieux comprendre comment nos capacités cognitives sont développées ou inhibées et ce que cela signifie pour l’apprentissage, le travail, les relations humaines et notre environnement.

Andrea Saveri cite Maggie Jackson, auteure de « Distracted : The Erosion of Attention and the Coming Dark Age », qui pense que nous sommes potentiellement à l’aube d’une renaissance de l’attention, alimentée par une meilleure compréhension des sciences cognitives, sous réserve d’examiner de façon critique l’impact des nouvelles technologies sur nos capacités cognitives. Selon Maggie Jackson, en tant qu’humains, nous développons l’attention dès notre naissance. Cette attention englobe différents aspects : la capacité d’accueillir des stimulis,  la capacité de faire le tris parmi les millions de sensations que nous  parviennent, c’est-à-dire la conscience («awareness») et la concentration («focus»). Une 3e facette de l’attention dirige les processus de connaissance plus complexes, les opérations émotionnelles et la solution de conflit entre les différentes parties du cerveau. Le livre de Maggie Jackson explore comment ces trois aspects sont affectés par notre mode vie moderne, notre nomadisme, notre emploi du temps fragmenté et nos espaces virtuels. Elle montre comment l’interaction entre ces trois aspects est cruciale et influe fortement sur notre bien-être (sentiment de stress, de joie) ou joue un rôle dans le développement de l’autisme ou de l’hyperactivité. Ainsi, les personnes capables de se concentrer ressentent moins de peur, de frustration et de tristesse au jour le jour, en partie parce qu’elles retirent leur attention des aspects déplaisants de leur vie. A contrario, les problèmes d’attention sont un des principaux obstacles pour atteindre ce profond sentiment de satisfaction qu’éprouvent les personnes qui se concentrent pour réussir un défi.

Une nouvelle compréhension des mécanismes d’attention peut nous permettre de développer un language et une culture de l’attention pour la nourrir plus largement dans nos vies où nous sommes si facilement distraits. Loin de rejeter les nouvelles technologies et leurs sources de distraction permanente, le livre de Maggie Jackson se conclut sur un chapitre à propos d’études innovantes conduites récemment par des neurologues. L’une d’entre elles mesure les impacts de la méditation sur les capacités d’attention et la santé émotionnelle et sociale. Une autre étude montre comment la respiration consciente influe sur la capacité d’orientation dans l’espace.

Pour Andrea Saveri, la fusion de notre compréhension de l’art, de la neurologie et de la méditation révèle que nous avons de plus grandes capacités que nous le pensions pour nous relier au monde de façon profonde et intense. Réfléchir sur qui nous sommes au milieu de notre nouveau paysage digital et examiner nos motivations et buts en tant que société va nous aider à affiner ces capacités. (Lire l’article ici, en anglais)

Voir aussi sur l’étude de Stanford

Video : L’Arctique chauffe, sauvons-le ! (WWF / Copenhague 2009)

Le réchauffement en Arctique constitue une bombe à retardement, dont les effets risquent de se propager sur l’ensemble de la planète. Cette vidéo pédagogique explique les mécanismes à l’oeuvre et montre comment l’Arctique joue un rôle essentiel dans la stabilité du climat mondial, alors même que cette région se réchauffe deux fois plus vite que le reste de la planète.

L’Arctique garantit notamment la régularité des vents, des précipitations et des courants dans le monde, tels que le Gulf Stream, à qui nous devons un climat tempéré en Europe. De nombreuses espèces animales seront affectées par le changement de température, parmi lesquels les dernières grandes réserves de poissons qui approvisionnent de nombreux pays. Le réchauffement fait fondre la banquise et augmenter le niveau de la mer, menaçant des millions de personnes vivant sur les côtes. Mais d’autres mécanismes risquent de renforcer le phénomène du réchauffement lui-même : Le dégel des sols risque de libérer les gaz à effets de serre emprisonnés dans les terres. Le méthane, puissant gaz à effet de serre qui a un effet de capture de la chaleur vingt fois plus puissant que le dioxide de carbone, présent dans les eaux superficielles proches de côtes, peut lui aussi être libéré suite à un changement de température et risque de provoquer une augmentation encore plus rapide des températures. (Voir la vidéo ici)La vidéo invite à participer à l’ultimatum climatique en signant ici.

Cable Confusion - Photo : e-magic

Cable Confusion - Photo : e-magic

Bloguer, poker, twitter, et le payer plus tard ?

Dans un papier publié par le Guardian, Dan Gillmor, expert en nouvelles technologies et auteur de « We the media », revient sur de récentes déclarations du président Obama sur les réseaux sociaux. Dans un entretien avec des jeunes de 14-15 ans dans un lycée à Arlington en Virginie, le Président les avait mis en garde contre les publications irréfléchies sur des sites tels que Facebook, et qui risquent de se retourner contre eux au moment où ils cherchent un travail ou se lancent dans une carrière politique.

Pour Dan Gillmor, ce point de vue s’applique certes au monde actuel, mais demande à ce qu’on instaure quelque chose que l’on pourrait appeler « la prescription de nos erreurs de jeunesse ». Pour lui, faire des bêtises est propre à la jeunesse, et ne pas en faire est soit inhumain, soit ennuyeux et ne caractérise pas une personne qu’il aimerait voir occuper des hautes fonctions. Le fait d’avoir posté des contenus non appropriés sur le web étant jeune ne doit pas disqualifier de façon automatique et définitive pour un poste de responsabilité une fois adulte. Punir quelqu’un des décennies plus tard pour ce qu’il a dit en tant que lycéen ou étudiant ne lui semble pas une démarche juste, car cela signifie que seuls les automates pourront réussir, ce qui est autrement plus inquiétant. Dan Gillmor demande que nous nous accordons une certaine marge de tolérance, dans cette société que nous avons nous-même voulu de plus en plus transparente et traçable. (Lire l’article ici, en anglais)

World Internet penetration rates (2009)

Statistiques du nombre des utilisateurs d’Internet dans le monde

Le site World Internet Stats rassemble les données sur le nombre des utilisateurs d’Internet dans le monde de 2000 jusqu’à aujourd’hui, par rapport à la population globale de chaque pays. Alors que la population mondiale (Afrique, Asie, Europe, Amérique du Nord et du Sud, Océanie, Australie) est de 6 767 805 208, le nombre global des utilisateurs d’Internet dans le monde en 2009 s’élève à 1 668 870 408, ce qui représente 24.7% de la population mondiale. En 2000, Internet comptait 360 985 492 utilisateurs. Une très forte progression est observable sur tous les continents entre 2000 et 2009. En Europe, le nombre d’utilisateurs est passé de 105 millions à 402 380 millions, ce qui représente presque la moitié de la population européenne qui est de 803 850 858.

Dans le classement des utilisateurs d’Internet dans le monde par régions géographiques, le plus grand nombre se situe en Asie (704 millions), suivi par l’Europe (402 millions), puis l’Amérique du Nord (251 millions) et l’Amérique Latine (175 millions), l’Afrique (65.9 millions), le Moyen Orient (48 millions) et enfin l’Océanie-Australie (20.8 millions). Mais par rapport au taux de pénétration d’Internet dans le monde et par régions géographiques, c’est l’Amérique du Nord (73.9%), l’Océanie-Australie (60%) et l’Europe (50%) qui connaissent les taux les plus élevés. (Lire l’article ici, en anglais)

Feeling Pretty Green - Photo : Zumix

Feeling Pretty Green - Photo : Zumix

Calcul du poids en CO² des SMS

Sur le site de Planetoscope, un compteur calcule, en temps réel, le nombre de SMS échangés dans le monde depuis janvier 2009. Les chiffres défilent à une vitesse vertigineuse. En 2008, 2500 milliards de SMS ou de MMS auraient été expédiés dans le monde. Un chiffre qui est en constante augmentation. Des experts de Vodaphone se sont penchés sur la question du poids en CO² par SMS envoyé. D’après leur calcul, leur propre réseau a consommé 2.600 gigawatts heure d’électricité pour transporter les quelque 60 000 térabits de données expédiées par SMS. Sachant qu’un SMS a une longueur maximum de 140 bits, on estime qu’en 2008, il a fallu en moyenne 5 microwatts heure (1 microwatt = 1 millionième de watt) pour expédier un message par SMS. Converti en termes d’émissions de C02, cela revient à émettre 0.000003 grammes de CO² par message. Pour donner un ordre d’idée, il semble que la consommation soit bien plus importante lorsque l’on fait une recherche sur Internet ou sur Google. (Lire l’article ici)

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[…] : la veille collective et la publication hebdomadaire d’une revue d’actus issue de ces liens (ici et ici). Aujourd’hui, @leshumains compte un peu plus de 700 followers. Si l’humanisme, […]

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