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Choses vues : pauvreté, glaciers, Michel Serres, méthane, rotation terrestre (revue de liens) #greenfr

Revue de liens hebdomadaire reprenant les infos les plus pertinentes diffusées par Twitter par l’équipe des Humains Associés. Chaque jour, nous partagerons des liens de sources diverses.

Effondrement spectaculaire d’un iceberg (vidéo)

Changement climatique : Les pauvres des villes seront particulièrement touchés par la hausse du prix de la nourriture

Une étude réalisée par l’université de Purdue annonce que des millions de personnes dans les pays en voie de développements seront poussées vers la pauvreté sous l’effet du changement climatique. L’étude a porté sur l’augmentation du prix des céréales suite aux conditions de production altérées par le changement climatique. Menée dans 16 pays en voie de développement, elle conclut que les travailleurs urbains au Bangladesh, au Mexique et en Zambie seront les plus affectés : 1,8 million de personnes supplémentaires seront jetées dans la pauvreté au Bangladesh et au Mexique et plus de 500 000 en Zambie, soit au total plus de 4,1 millions de nouveaux pauvres. Thomas Hertel, professeur d’agro-économie et co-responsable de cette étude, explique que « la nourriture est la principale dépense pour les pauvres. Alors que ceux qui travaillent dans l’agriculture pourront faire quelques bénéfices grâce à la hausse du prix des céréales, les pauvres dans les villes ne subiront eux que les effets négatifs. » A noter que les études dans tous les pays en voie de développement montrent que les populations continuent de se déplacer des zones rurales aux zones urbaines, renforçant encore ce problème. (Lire l’article ici, en anglais)

Michel Serres

Michel Serres

Michel Serres : La société préfère son argent à ses enfants

Dans un entretien accordé aux Échos dans le cadre de la série Les grands témoins, Michel Serres partage ses réflexions sur la crise que nous traversons. Pour Michel Serres, on se trompe de point de vue quand on ne considère que la crise financière, sans voir les pans entiers de la société qui sont touchés : l’enseignement primaire et secondaire, l’université, les hôpitaux, la santé, l’écologie… Cette attention portée au seul aspect financier est significative de l’importance que l’on accorde aux choses : La société préfère son argent à ses enfants et n’imagine pas à quoi vont ressembler les prochaines générations d’adultes. Elle ne prend pas conscience qu’il y a une profonde crise de la transmission et un effondrement des savoirs. L’enseignement des sciences s’effondre tout comme celui de la littérature, des langues et de la poésie, et cela de façon mondiale.

Pour le philosophe, ce n’est pas la société qui a changé, c’est la condition humaine elle-même : notre rapport à la nature, à notre corps, à la vie et la mort. L’espérance de vie est passée de 30 à 75 ans ; en 1900, 40% de la population étaient composés d’agriculteurs, ils ne sont plus que 4% aujourd’hui. A sa naissance, 1 milliard et demi d’humains peuplaient la terre, nous sommes aujourd’hui bientôt 7. D’autres crises touchent le religieux avec la montée des intégrismes, le militaire, avec l’exemple d’une hyper-puissance sur-armée qui échoue en Irak, un des pays les plus faibles du monde. Ni les philosophes ni les politiques, ni les institutions ou les médias n’ont vu l’ampleur de ces bouleversements et se comportent comme si nous étions toujours dans les années 50, en véritables dinosaures.

La crise écologique est nouvelle, elle est le résultat d’une guerre que nous menons à la planète, avec laquelle nous entretenons un véritable rapport de terrorisme. La prise de conscience du problème écologique est néanmoins réelle et c’est par elle que va passer le changement. Une des pistes pour y faire face réside peut-être dans la décroissance. Comme les dinosaures ou l’Empire romain, rien ne peut croître à l’infini sans être, à un moment donné, victime de sa propre taille. Alors qu’inversement, selon la fable de La Fontaine, « le lion ne peut rien contre le moucheron. »

Michel Serres revient également sur le droit sur Internet. A travers l’exemple de Robin des Bois, il illustre comment d’une zone de non-droit peut et doit émerger un nouveau droit. Pour lui, « si vous voulez réguler le monde d’aujourd’hui avec le vieux droit, vous allez échouer, exactement comme on a fait sur Internet. Il faut attendre que dans la forêt d’Internet on puisse inventer un droit nouveau sur ce lieu de non-droit. » Michel Serres conclut sur une utopie, un droit du vivant. Pour avoir avec la planète des relations de symbiose et non de parasites, il faut passer un contrat et créer une institution mondiale donnant réellement la parole au vivant, à l’eau, à la terre, aux poissons etc. lors des négociations internationales. (Lire l’article ici).

250 suintements de méthane découverts en Arctique : un risque pour le climat ?

Des scientifiques anglais et allemands apportent des preuves supplémentaires à ce qui est considéré comme une véritable bombe à retardement climatique : dans le cadre de leurs recherches, ils ont mis à jour pas moins de 250 suintements de méthane en Arctique, dans la marge continentale du Spitzberg occidental. Les prédictions les plus pessimistes du GIEC (Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat) risquent donc de devenir une réalité avec une accélération brutale du réchauffement.

Le méthane est en effet un puissant gaz à effet de serre, un seul kilo équivalant à 25 kg de CO2 dans l’atmosphère. Des gisements de méthane sont présents en bordure des continents dans des zones gigantesques. Piégé dans la glace dans des conditions de température et de pression stables, le méthane peut se libérer sous l’effet du réchauffement climatique et contribuer à son tour à un emballement du système. Ces suintements de méthane ont déjà été détectés sans que l’on ait pu en déterminer l’impact réel car jusqu’à présent, une bonne partie du méthane se dissout dans la mer et non dans l’atmosphère. Mais la stabilité des poches de méthane diminue : le réchauffement d’un courant arctique d’un degré au cours des 30 dernières années a accéléré le taux de libération du méthane. Les suintements de méthane détectés sont répartis dans des zones dont les profondeurs sont comprises entre 150 et 400 mètres et ce n’est qu’en dessous de 400 mètres qu’il reste désormais stable. (Lire l’article ici)

La terre - Photo : NASA, earthobservatory.gov

La terre - Photo : NASA, earthobservatory.gov

Le réchauffement climatique fait pencher l’axe de rotation de la Terre

Selon la revue le New Scientist, le changement climatique modifie l’inclinaison de l’axe de rotation de la Terre. D’après une étude des chercheurs de la Nasa, le pôle nord devrait migrer vers l’Alaska et Hawaï à une vitesse de 1,5 cm par an d’ici à 2100. Ce déplacement est dû au réchauffement des océans, qui provoque leur dilatation et bouleverse la répartition des masses d’eau sur le globe. « Le pôle ne va pas s’égarer de manière folle », note Felix Landerer, l’un des auteurs. Mais d’après lui, ce mouvement est suffisant pour être pris en compte dans l’évaluation de la montée du niveau des océans dans les décennies à venir. «Jusqu’ici, on pensait que les variations de température de l’océan ne contribuaient pas au mouvement polaire, désormais cela devra être pris en compte », a commenté Maik Thomas, chercheur en géosciences à Potsdam. Le changement du climat modifie déjà l’axe de rotation de la Terre. La fonte du Groenland, qui devrait s’accélérer, cause le déplacement du pôle nord de 2,6 cm par an. Et la disparition des vastes plaques de glace qui couvraient jadis le nord de l’Asie, de l’Europe et de l’Amérique décale le pôle nord de 10 cm par an le long de la longitude 79° ouest, qui passe par Toronto et Panama. De plus, toujours selon cette étude, le réchauffement climatique devrait accélérer la rotation du globe, en redistribuant les masses vers les hautes latitudes. (Lire l’article ici)

Gordon Hamilton

Gordon Hamilton

Accélération de la fonte des glaciers au Groenland

Gordon Hamilton est glaciologue et professeur à l’Institut du changement climatique (ICC) de l’université du Maine. C’est un habitué du Groenland : il a déjà constaté en 2005 l’accélération de la vitesse de glissement de cinq de ses plus gros glaciers qui a eux seuls rejettent environ 30% de la calotte glaciaire du Groenland dans les océans. Il nous explique que les glaciers influencent sur le niveau des mers et océans. Ils transportent lentement la masse d’eau gelée et la rejettent dans les fjords sous la forme d’icebergs qui dérivent lentement jusque dans les océans et fondent au contact d’eaux plus chaudes, ce qui va ainsi provoquer une élévation du niveau des eaux. Si les rejets d’icebergs s’accélèrent et s’intensifient, alors l’élévation du niveau des eaux va également s’accélérer, c’est ce que l’on voit avec le glacier Kangerdlugssuaq qui depuis 2004 a triplé la vitesse à laquelle il rejette des icebergs. Si l’ensemble de la glace qui recouvre l’île du Groenland venait à fondre, cela représenterait l’équivalent de 7 mètres d’élévation du niveau des eaux à la surface du globe. La fonte des glaciers modifie les milieux et surtout l’équilibre de la salinité des océans, spécialement dans l’océan Atlantique nord. Il existe plusieurs facteurs qui peuvent expliquer l’accélération de la fonte des glaciers : le réchauffement de l’atmosphère, des changements importants dans les courants sous marins dont les plus chauds issus des eaux subtropicales parviennent jusqu’au Groenland, l’apparition de lacs de surface de plusieurs kilomètres de long. « Tout cela fait partie des phénomènes que l’on étudie, on ne sait pas encore lequel domine, mais la totalité de ces phénomènes accélère le processus global ». (Lire l’article ici)

Amsterdam-6m - Photo : davesag

Amsterdam-6m - Photo : davesag

L’ONU et Google créent des ressources pour suivre le changement climatique

Afin de partager auprès du plus grand nombre la réalité du changement climatique, le secrétariat au changement climatique des Nations Unies a fait équipe avec Google pour créer la carte des gaz à effet de serre qui détaille la pollution environnementale engendrée par l’homme. Sur cette carte figure la production nationale de gaz à effet de serre de chaque pays, ainsi que les données issues du protocole de Kyoto. L’outil a été créé en prévision de la conférence sur le changement climatique que les Nations Unies doivent tenir à la fin de l’année. Les leaders du monde entier se réuniront à Copenhague pour établir un accord sur la suite du protocole de Kyoto. La carte est un plaidoyer pour que des normes plus strictes soient adoptées.

Mais si ce projet est le plus récent, il existe de nombreuses autres initiatives qui mêlent environnement et cartographie en ligne : Tel cet atlas conçu par le programme environnemental des Nations Unis qui utilise Google Earth pour montrer les dégâts survenus dans le temps à l’environnement dus aux impacts de l’activité humaine. Cet outil permet aussi de montrer comment un urbanisme maîtrisé peut aider à préserver l’environnement. Une autre initiative est celle du Sierra Club qui utilise Google Earth pour défendre sa vision de la responsabilité environnementale et de l’utilisation des énergies alternatives. Le site de Earth Knowledge est une mashup d’une Google Maps avec des informations et des actualités sur la biodiversité, le changement climatique, la géologie et la pollution de l’eau. Les utilisateurs peuvent également discuter entre eux de sujets liés à l’environnement. Ou encore le Home Projet Maplet que Google a lancé en collaboration avec le projet Home de Yann Arthus Bertrand, une applet replaçant de multiples extraits du film sur leurs lieux de leur tournage. Les utilisateurs peuvent retrouver des informations en provenance de Wikipédia, des webcams, ainsi que des photos, tout comme des informations sur la biodiversité, le réchauffement climatique, l’eau et la pauvreté. (Lire l’article ici)

1 commentaire

Bravo les Humains Ass. pour ces pertinents « morceaux choisis ». Cool/ on vous suit de très très près…

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