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Les Humains Associés : Fluctuat nec mergitur

EarthMoon

« Ce qui ne nous tue pas nous rend plus forts ! »

Depuis plusieurs mois, le site des Humains Associés était inaccessible. En vingt-deux ans (oui, déjà !), le site a subi d’innombrables attaques de pirates. La dernière en date aurait pu être fatale, car elle est parvenue à atteindre en profondeur la base de données du site.

Mais nous avons finalement pu la remettre sur pied, et il semble bien que les pirates n’auront finalement pas eu le dernier mot ! (Du moins pour l’instant…)

Compte tenu des récents événements tragiques, en France et ailleurs, nous sommes particulièrement heureux de pouvoir reprendre nos activités à travers ce site, car, nous en sommes convaincus, la seule réponse qu’il soit possible d’apporter aux nombreuses crises qui traversent aujourd’hui le monde et ses populations, est celle de l’humanisme. Un humanisme renouvelé, réactualisé, adapté à l’ère numérique, mais puisant ses forces et son inspiration dans les valeurs universelles qui ont toujours été les siennes, et qui se sont manifestés au fil des siècles à travers les courants artistiques, scientifiques et philosophiques les plus profonds et les plus ouverts.

Aussi inextricable et désespérante la situation du monde puisse-t-elle parfois sembler, alors que le « système » actuel atteint manifestement ses limites, ne l’oublions jamais : « Là où croît le péril croît aussi ce qui sauve. »

Les valeurs qui sont aujourd’hui remises en cause et attaquées de mille manières – qui ne se limitent d’ailleurs pas aux manières les plus manifestes et les plus barbares –, doivent demeurer le bien commun d’une Humanité une et vivante, héritière de ses plus nobles conquêtes et de ses intuitions les plus fécondes, et qui est à elle-même son propre moteur et sa propre destinée.

Alors, bienvenue à nouveau sur le site des Humains Associés !

La Résistance humaniste sera toujours notre combat.

Plus que jamais, allons vers ce qui nous unit, et non vers ce qui nous divise !

Les Humains Associ

 

Si ce n’est déjà fait, vous pouvez nous suivez nous sur Twitter ou Facebook pour découvrir la veille que nous partagerons chaque jour.

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Ici d’anciennes captures d’écran la première datant de 1995  (voir aussi archive.org). À l’époque Les Humains Associés étaient hébergés sur Mediaport.net, le site de l’Ina. Photo aussi de CyberhumanismeListe de discussion des Humains fondée en 1995 humains-fr devenue agora@cyberhumanisme.org à partir de 1997 jusqu’en 2006. Ce site était l’ancêtre du blog des Humains Associés de 1997 à 2006.

Pour mémoire, « Les Humains Associés » sont présents sur le Web depuis 1994 et compte parmi les 10 000 premiers sites de l’histoire du Web. En 1994, le web était composé de 2700 sites environ. Aujourd’hui, Internet en compte 1 milliard. (Sources : internetlivestats.com)

 

 

Extended version de « Human » de Yann Arthus-Bertrand

Le VOL.1 aborde les thèmes de l’amour, des femmes, du travail et de la pauvreté.
Le VOL.2 aborde les thèmes de la guerre, du pardon, de l’homosexualité, de la famille et de la vie après la mort.
Le VOL.3 aborde les thèmes du bonheur, de l’éducation, du handicap, de l’immigration, de la corruption et du sens de la vie.

Qu’est-ce qui nous rend humains ? Est-ce le fait d’aimer, est-ce le fait de lutter ? Le fait de rire ? De pleurer ? Notre curiosité ? Notre quête de découvertes ?
Poussé par ces questions, le réalisateur et photographe Yann Arthus-Bertrand a passé trois années à collecter les histoires de 2 000 femmes et hommes dans 60 pays. Avec son équipe passionnée de traducteurs, journalistes et cameramen, Yann a capturé en profondeur les émotions et les sujets qui nous unissent tous : les luttes contre la pauvreté, la guerre, l’homophobie et le futur de notre planète, mêlées à des moments d’amour et de bonheur.

Evolution du visage de l’homme

Magnifique vidéo : Trois étudiants chantent pour un SDF dans une rue allemande

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« Nous marchons, nous sommes pressés. Isolés centrés sur nous-mêmes. Nous oublions les personnes autour de nous. Aujourd’hui, changeons cela…« .

Cette vidéo commence par ces mots. Puis, on découvre un SDF assis dans une rue piétonne en Allemagne. Elle est animée, il y a beaucoup de passants, personne ne prête vraiment attention à cet homme seul. Soudain, un jeune homme lui demande s’il peut lui prêter son seau. Il s’assoie à coté de lui et commence à jouer de la percussion, puis il retire son chapeau de sa tête et le pose sur le sol pour recevoir des pièces, un guitariste le rejoint ainsi qu’une jeune chanteuse. Ces trois étudiants jouent un beau morceau, les passants s’attardent, sourient et jettent des pièces.

Cet homme que tout le monde ignorait se trouve en quelques instants entouré par des musiciens et un public bienveillant emporté par le charme de la musique. La chanson joué par le trio « parle de la vie et de changer la perception que nous avons de ces personnes que nous avons l’habitude d’ignorer » rapporte demotivateur.fr.

Le morceau terminé, le trio s’envole telle une nuée d’oiseaux en offrant les pièces au SDF au regard incrédule.

Magnifique moment d’humanité à partager !

Hommage à Léon Mercadet (1950-2014)

Par Étienne Parizot pour Les Humains Associés.

Hommage à Léon Mercadet (1950-2014), par Étienne Parizot pour Les Humains Associés

Salut, Léon ! Salut mec !

J’ai connu Léon par « les Humains » – c’est-à-dire « Les Humains Associés », l’association de Tatiana F. Salomon –, cette indéfinissable entreprise dont les associés ignorent parfois eux-mêmes qu’ils y participent. De cette association-là, au bout du compte et qu’on le veuille ou non, nous faisons tous un peu partie, mais toi, Léon, tu y as toujours eu ta place naturelle. Humain dans l’humanité. Humain parmi les Humains Associés. Depuis toujours. Évidemment. Sans appel. À l’unanimité et par acclamation. C’est donc en leur nom à tous, et à ta demande aussi, Léon, que je témoigne ici.

Cette entreprise, ce projet vaste comme l’humanité, dont les fondements se perdent dans le temps et dans l’espace, de la préhistoire humaine à l’immensité du cosmos, c’était bien le cadre idéal pour rencontrer Léon. Pas vraiment un cadre, d’ailleurs, puisqu’il est sans limite. Et que ni Léon ni Tatiana ne sont à proprement parler des êtres cadrables ! 😉 Plutôt une scène. LA scène. La scène du monde et de la vie.

C’est là, face au monde, les deux pieds dans la vie – je devrais dire les deux pieds, les deux poings et deux cent milliards de neurones dans la vie –, que Léon m’apparaissait toujours le plus à l’aise, en « no limit », et que son intelligence et sa vivacité resplendissaient avec le plus d’éclat.

Léon, c’est une tête !

Tête de lecture, passant le monde au crible, l’info au microscope, toujours à l’affut.

Et tête chercheuse aussi. Guetteur et tireur. Cueilleur et chasseur. Et avec cet humour de l’intelligence qui faisait de tout son terrain, son milieu naturel. Témoin affuté, pénétrant, toujours au corps à corps avec les idées et les perspectives vertigineuses. Un corps à corps instinctif, sans chorégraphie, mais toujours une danse. Sur le fil. Tant qu’à faire…

Je n’ai jamais vu Léon pratiquer physiquement les arts martiaux, dont il était expert, mais pour l’avoir si souvent vu penser, j’ai l’impression de pouvoir l’imaginer aisément. Entre l’observation et l’attaque. Entre l’équilibre et l’assaut. Et en cas de mouvement, toujours dans la fulgurance ! (Patrice van Ersel, le frère éternel, confirmera peut-être…)

Léon, tête chercheuse, donc. Et c’est de recherche et de science que nous parlions le plus souvent. Il aimait bien sûr que l’on parle d’astrophysique (il se trouve que je suis astrophysicien), et il en connaissait un rayon !

J’avais d’ailleurs noté que lorsqu’il prononçait le mot « astrophysicien » (et c’est en fait un des tout derniers mots que je lui ai entendu prononcer, il y a quelques jours, avant que sa voix ne devienne un souffle, puis son souffle un râle, pour finalement s’éteindre), sa voix ralentissait un peu. Il était toujours un peu impressionné. Non pas du tout par cette espèce de vague aura, assez idiote, qui accompagne l’astrophysique dans un cadre social ou mondain, pas plus bien sûr que par je ne sais quelle forme d’admiration pour la prétendue intelligence que ce mot tend à évoquer. (De fait, je ne vois pas bien quelle intelligence analytique aurait pu faire pâlir Léon, et j’en connais beaucoup, au contraire, qui auraient pu ou dû pâlir devant la sienne !)

Non, s’il était un peu impressionné (un peu seulement, d’accord 😉 ), c’était parce que, considérant toutes ces perspectives cosmiques – spatiales, temporelles, big bang, trous noirs, biologie interstellaire, cataclysmes extragalactiques, qu’il n’avait aucun mal à appréhender – je crois qu’il arrivait un moment où il se disait « putain, ces types-là sont complètement barjos – encore plus barjos que nous, les explorateurs du monde des hommes, de l’esprit et des sociétés ». Je ne suis pas sûr qu’il ait eu raison sur ce point. À mon avis les gens comme lui, qui s’intéressent à l’homme et au monde dans toute sa complexité, sont aussi sacrément barjos (tant mieux !), se frottent à des perspectives au moins aussi vertigineuses, et prennent en fait bien plus de risques.

Mais la science le fascinait en effet – et ce n’est pas par hasard qu’il avait créé, après mille autres aventures, le magazine scientifique « I comme Icare » sur i-télé (auquel j’avais été vraiment heureux de me joindre pour la première édition : il y était resplendissant, lumineux !). Mais j’ajouterai que la science le fascinait comme elle devrait fasciner les scientifiques (ce qu’elle ne fait hélas que très rarement), d’une manière véritablement utile, créatrice, libératrice, par son pouvoir de démystification du monde, de mise en accusation de la réalité fictive, classique, et, par contraste, par sa capacité à évoquer le réel. Un réel plus secret. Derrière le monde phénoménal. Dans le cœur de l’être. Du côté de l’âme. Derrière l’ego de la psychologie représentative, ou auto-représentative. Et peut-être pourrait-on parler là, en flirtant un peu avec les lignes, comme il le faisait souvent avec bonheur et pertinence, du réel de la materia prima du monde, derrière ce qui serait en quelque sorte « l’égo de la matière ».

Il faisait partie de ceux qui savent spontanément, profondément, que la science doit être ouvreuse de conscience, et que la Physique ne vaut que dans un cadre métaphysique, ou même, plus justement encore, que la Physique ne vaut qu’en tant que métaphysique.

Léon mystique, donc.

Un mystique rieur. Pour qui rien n’était jamais tout à fait sérieux. À moins qu’il ne gardât pour lui ce qui l’était vraiment. Possible…

Ce mystique-là, en tout cas, n’aurait pu échapper à Tatiana. Ni l’inverse. Leurs conversations sur le vide ont débuté bien avant que je ne les connaisse. Et nul doute qu’elles se poursuivront encore longtemps… De même que les échanges avec Natacha et Sacha Quester-Séméon sur le numérique et la réalité dématérialisée – lui qui créa et dirigea le premier site de Nova, au tout début du web. Les Virtualistes, Pascal Schmidt, Christine Tréguier, l’underground cyber-créatif, étaient aussi de l’aventure.

Ainsi de Léon, acteur et spectateur du monde, dans toutes ses dimensions…

Léon a toujours été associé dans mon esprit à l’intelligence. La vraie. Celle qui jouit de sa propre virtuosité. Non par orgueil. Mais par émerveillement.

Ce n’est pas notre intelligence particulière qui est miraculeuse : c’est l’intelligence tout court. C’est qu’il soit possible de considérer le monde, les événements, dans leur complexité et leurs ramifications, d’en apercevoir les rapports, les entremêlements, les implications. Et nous aimions tant deviser sur le monde et l’actualité, interpoler, extrapoler – certains diraient peut-être délirer (ils auraient tort !). En géopolitique notamment, Léon aimait considérer la complexité du monde, tracer le tableau d’une situation, avec ses multiples éléments signifiants, ses lignes de fuite, ses entrées et sorties, ses boucles de rétroaction. C’était pour lui comme une respiration. Comme s’il s’agissait d’élargir la scène du monde, trop étroite pour son intelligence, ou trop étouffante, pour donner à la vie sa pleine dimension.

Il aurait peut-être dû être agent secret. Remarquez, il a peut-être été agent secret, comme un agent secret doit l’être – secrètement.

Oui, sans doute l’a-t-il été. Mais pour son propre compte, alors… Il se renseignait !

Léon n’avait pas exactement l’habitude d’être politiquement correct.

Mais s’il était politiquement incorrect, c’était en quelque sorte par hasard. Pas par intention. Ni par provocation. C’était simplement qu’il ne mettait pas de frein à son analyse, et qu’il se foutait royalement de savoir si ses conclusions étaient conformes à l’étiquette, ou énonçables devant tout public. Détonantes ou non, souvent « mind-blowing », il ne se privait pas de les partager. Au moins avec les amis. Sorte de méga-spliff à usage récréatif ou thérapeutique, à faire tourner. Avec ou sans modération… Alors on a fait tourner.

Pas de frein, pas de modération non plus à son rire, souvent moqueur. Comme si le monde ordinaire était décidément trop élémentaire. Trop prévisible. Trop ridiculement lisible.

De ces discussions géostratégiques (je devrais mettre des guillemets à ce mot, en ce qui me concerne, pour ne pas insulter les experts – mais je ne pense pas que lui en mettrait…), de ces discussions géostratégiques, nous ne nous lassions jamais. Je n’évoquerai en passant que celles, nombreuses, qui suivirent les stupéfiants attentats du 11 septembre. « C’est dingue », disait-il, l’esprit aiguisé, stimulé jusqu’à la jouissance. Comme nous tous, je pense, mais peut-être un peu plus que nous tous, il était fasciné par l’extraordinaire portée de cet événement, ses circonstances, son contexte, sa signification intime, sa symbolique éblouissante, ses implications vertigineuses, comme si tout un monde de complexité tentaculaire était subitement résumé, saisi, cristallisé en un acte parfait, plein, bien plus riche que ses auteurs, bien plus vaste que sa propre réalité immédiate. Comme si une intention surhumaine, extra-humaine, s’était manifestée.

Je me souviens notamment d’une nuit, à Saint Maur, « au château ». Nous étions tous là, avec Les Humains… « C’est dingue », répétait-il ? Ce « truc », qui nous avait tous saisis, comme mis en éveil en même temps que plongés dans un monde parallèle, plus irréel encore que d’ordinaire (ou qui nous avait aidé à percevoir l’irréalité foncière du monde), ce truc et les diverses campagnes qui n’avait pas manqué de s’ensuivre, prédisait-il, « dans 40 ans, nous nous en souviendrons comme aujourd’hui. Nous nous en rappellerons les moindres détails: le nom de protagonistes, le nom des opérations, des armes, le général américain, les ministres concernés à travers le globe, les angles de vue sur des vidéos, les montagnes afghanes, les groupes terroristes, les villes bombardées, les relectures conspirationnistes, tout. »

Et ce n’est pas loin d’être vrai… Lui, en tout cas, à la mémoire impressionnante, n’aura sans doute pas oublié…

Ah, sa mémoire !

Mémoire du monde. Mais aussi mémoire d’outre-monde.

Cette conscience particulière qu’il y a quelque chose, là-dessous, qui est véritablement digne d’intérêt, et qui rend tout le reste – ce monde, nos préoccupations, nos égos – dérisoire et comique, ou bien tellement tragique que la dérision la plus radicale peut seule donner sens à cette aventure.

Car il y avait bien sûr chez toi, Léon, cette dimension mystique, qui, seule, te rendait parfois intérieurement solennel.

Alors tu parlais souvent en anglais. Comme pas pudeur. Comme si l’essentiel ne pouvait être dit dans la même langue que celle de l’esprit bouillonnant qui t’habitait.

Et – cela ne peut être un hasard – c’est aussi cette langue, l’anglais, que tu utilisais ces derniers jours, dans cette conscience énigmatique que ceux qui t’ont rendu visite au cours de ces dernières semaines avaient du mal à interpréter : était-ce une absence, une semi-conscience, une présence alternative, à un autre monde, déjà, ou à ce que ce monde est, dans l’interstice de sa propre illusion… Ni onde, ni corpuscule. Ni potentiel, ni manifesté. Un état de superposition quantique ?

Je penche pour cette dernière hypothèse. Parce que tu me la souffles à l’oreille…

Où sommes-nous lorsque nous ne sommes pas là ?

Question que n’a jamais cessé de poser, également, l’amie essentielle, la méta-amie grâce à qui j’ai rencontré Léon: Tatiana…

Où sommes-nous lorsque nous ne sommes pas là ? Que l’on dorme, pour revenir le lendemain. Ou que l’on dorme pour ne plus revenir…

On se manifeste dans l’espace-temps. Ici-maintenant. Mais qu’est-ce que cela veut dire ?

Léon était là. Il ne l’est plus, paraît-il. À voir…

Et pourtant ces derniers temps, ce regard dans le vide… Ce n’était plus lui. Léon sans l’esprit fulgurant, ce n’est pas Léon. Léon sans le rire mi-épaté, mi-sardonique, ce n’est pas Léon.

Être là et ne pas être là : c’est tellement problématique !

La mort, toujours, nous interroge – ce n’est pas la moindre de ses vertus.

La mort nous apprend toujours quelque chose. Où est la conscience ? Ni ici, ni là. Peu importe. La conscience est la conscience. C’est le monde qui n’est pas. La preuve : il vient de s’éteindre pour toi ! Comme ça : c’est, ce n’est plus.

Pouvons-nous toucher cela du doigt ?

On se regarde dans un miroir : ce visage, là, devant… et puis, plus de visage. Mais comme lorsqu’on s’endort, dans l’instant qui précède la disparition du visage, la conscience s’esquive, se porte ailleurs, et l’on ne voit jamais le visage disparaître… On ne se voit pas s’endormir. Peut-on jamais se saisir tout à fait ?

Oui, la mort nous enseigne. C’est une banalité assez pauvre que de dire qu’elle nous apprend à vivre. C’est vrai, bien sûr. Mais elle nous apprend peut-être surtout que nous ne savons pas vivre. Que nous sommes ignorants de la vie tout autant que de la mort. Et qu’à de si rares exceptions près, nous ne comprenons rien à tout cela. Ni ce que nous sommes. Ni ce qu’est vivre ou mourir. Sans doute en sais-tu un peu plus long désormais. Sur ce passage, en tout cas. Nous t’avons pratiquement regardé faire. T’accompagnant un peu. Mais restant sur la rive.

Toi, dans le vaste océan… que le grand bain t’illumine !

Maintenant que tu y es, vas-y, plonge, épands-toi !

Que la lumière t’inonde et que tu t’y éploies !

Pour toi, ces derniers jours, nous avons chanté. À tes côtés aussi. Om. Om mani padme hum. Cherchant la fondamentale. Essayant de capter avec toi la résonance qui délivre. Celle qui échappe à la pesanteur, à la gravité, à la dimension manifeste. Celle qui résorbe l’espace-temps. La gravité quantique, ça te dit quelque chose, là, maintenant ? L’arrière-champ ! Ça donne quoi ? Putain, man, ça déchire ? Grave ! Je suis sûr que ça déchire ! Si tu peux condenser tout ça et faire tourner un peu par ici, discretos, je suis preneur… just let me know !

Enfin, maintenant, c’est toi qui chante. Quel soulagement ! Tatiana l’a perçu la première. Tous, ici, les Humains, ta paix retrouvée nous apaise aussi…

Alors merci.

Merci pour la vie partagée.

De toi nous garderons, indélébiles, l’intelligence, la liberté, la vivacité radicale…

Elles étaient ton souffle, le vent dans ta voilure. Elles demeureront ton sillage.

So we’ll keep on riding the wave!

Have fun, man! Enjoy! And see you there!

Etienne Parizot, Astrophysicien, professeur à l’université Paris VII.

PS : Léon, tout à l’heure une température excessive résultant d’une libération d’énergie importante en milieu confiné a comme qui dirait réduit ton corps en cendre… Le monde ne sait juste pas ce qu’il perd !

Photo 1 :  Léon Mercadet.
Photo 2  (de gauche à droite) :  Sacha Quester-Séméon, Patrice Van Eersel, Tatiana F-Salomon, Léon Mercadet, Natacha Quester-Séméon.
Vidéo de MemoireVive.tv réalisée par Natacha et Sacha QS, Paris, 2007.
Photos de SachaQS

Élections Européennes 2014 – Aux Urnes, citoyens !

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ÉLECTIONS EUROPÉENNES 2014 – AUX URNES, CITOYENS !

Par Les Humains Associés

« Ah ! insensé qui crois que je ne suis pas toi. » Victor Hugo

Nous vivons un sombre moment, qui semble nous inviter à aller vers ce qui nous divise plutôt que vers ce qui nous unit.

Notre civilisation vacille sur ses bases et nous ne percevons même plus l’intérêt général, le bénéfice mutuel que nous tirons du fait de vivre ensemble, et l’immense avantage que nous avons à développer une société fraternelle, solidaire, dans l’intérêt de tous, à commencer par le nôtre !

Nourrir la peur de l’autre, refuser a priori de lui faire confiance, c’est violer les règles élémentaires du jeu de la Vie. Il a fallu des millénaires pour construire, tant bien que mal, une civilisation faisant du partage, du respect mutuel et de la réciprocité des valeurs cardinales. C’est ce qu’ont d’ailleurs prôné dans une rare et remarquable unanimité toutes les religions, tous les courants de connaissance, toutes les forces humanistes et citoyennes.

Passer d’une société millénaire dans laquelle des forces bienveillantes et constructives ont cherché sans relâche à enrichir le contrat social et à favoriser la confiance, à une société où la défiance serait la règle, et où l’on ne verrait plus autrui que comme un concurrent, une menace, un ennemi cherchant à nous spolier, à nous contraindre, à nous soumettre ou nous éliminer, voilà qui marquerait un terrible recul sur le plan civilisationnel et humain, auquel nous ne saurions nous résoudre !

Ce serait renoncer au meilleur de nous-même, à la compassion, à la miséricorde, au partage, en un mot, à notre humanité !

Pourquoi ne plus nous penser avant toute comme des êtres humains, faisant partie d’une même espèce, mais comme des citoyens à part les uns des autres, isolés dans des communautés disjointes, où chacun trouve justification à son « isolement » égoïste et au rejet de l’autre ? Pourquoi fermer nos portes, nos cœurs, nos frontières ? Pourquoi imaginer que l’autre, l’étranger, est forcément l’agresseur, l’envahisseur, le problème ? Pourquoi se comporter comme si l’urgence, pour chacun, était de se défendre, coûte que coûte, CONTRE TOUT ET CONTRE TOUS ?

Parce que c’est une nécessité ? Parce que l’Homme est un loup pour l’Homme ? Parce que les rapports humains sont saturés de violence, de rejet, de haine et d’envie ?

Mais n’est-ce pas nous-mêmes, justement, qui instituons ces rapports déshumanisés et favorisons leur généralisation, en privilégiant l’avoir plutôt que l’être, la compétition plutôt que la coopération, la division plutôt que l’union ?

Nous nous sommes enfermés, piégés nous-mêmes, dans ce cercle vicieux, où l’autre est tenu pour l’ennemi qui veut prendre ma place, mon argent, mes enfants, mon bien-être, mon pays. Fermons nos frontières, nos régions, nos villes, et bientôt nos arrondissements ? Protégeons-nous du Monde ! Protégeons-nous de l’Europe ! Quoi d’autre, puisque c’est la crise, et que, bien évidemment, le pire ne fait que commencer…

MONUMENTALE ERREUR !

Car, en vérité, donner à croire que les situations extrêmes, les points de bascule, les crises, ne font qu’encourager le pire de nous-mêmes, le crime, la trahison, l’avidité, la course au profit, tout ce qui peut faire de nous des prédateurs, c’est mal connaitre notre histoire et notre humanité !

Il se trompe lourdement sur les êtres humains celui qui, ne jugeant que sur l’apparence, ignore de quoi nous sommes capables lorsque nous surmontons la peur ! Hélas, nous l’ignorons nous-mêmes, la plupart du temps, car la peur a été instillée dans l’esprit de l’Homme par quelques uns, dans le but inavouable de mieux le dominer, de l’asservir, de le manipuler, de l’empêcher de se connaitre, de connaitre sa force et sa grandeur !

C’est cette peur qui nous fait nous enfermer aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur de nous-mêmes ! C’est elle qui nous faire croire que l’autre n’est pas moi, et que si d’aventure l’autre était moi, il ne pourrait qu’être le pire de moi-même, l’agresseur menaçant, l’ennemi à abattre. C’est la peur qui nous conditionne à aller vers ce qui nous divise, et nous empêche de nous ré-unir.

Saper la confiance, exacerber les différences, renforcer la peur, fermer nos coeur et nos frontières, à quoi, à qui cela profite-t-il ? Pas à nous, les êtres humains, en tout cas ! Pas à notre humanité !

Nous sommes capables du meilleur ! Le miracle de l’humanité existe ! À chaque situation critique, des êtres se surpassent dans le BIEN, dans la FIDÉLITÉ à leur idée de la FRATERNITÉ, dans l’engagement inconditionnel pour la SOLIDARITÉ humaine ! Des êtres se révèlent au service de leur idéal et d’une certaine idée de l’HUMANITÉ !

L’Europe ne serait d’ailleurs pas ce qu’elle est aujourd’hui si d’autres, que certains se plaisent à accuser de tous les maux de la Terre, n’étaient pas venus y mourir pour ces idéaux que nous n’avions plus alors la force ou la volonté de défendre nous-mêmes. C’était tout juste hier !

Ces êtres humains, qui croient tout simplement à l’humanité, sont toujours là. Visibles ou invisibles, connus ou anonymes, ils ne cèdent pas aux sirènes de la peur, de la haine, du repli sur soi. Ils sont là, bien plus nombreux qu’on ne voudrait nous le faire croire. Ils peuvent même être toi, moi, NOUS !

Il serait temps, peut-être, d’ouvrir les yeux et de choisir notre camp ! D’ouvrir enfin nos bras, de nous « déclouer », de nous délivrer de cette idée mortifère qui nous fait croire que la communauté humaine n’existe pas, que l’autre nous est forcément étranger, et que nous n’appartenons pas à une seule et même famille, une grande et belle humanité !

AUX ÂMES, CITOYENS !

1+1+1 = des milliers, des millions, des milliards ! 

AUX URNES, CITOYENS !

L’Union Européenne est le début de l’union planétaire !

Allons vers ce qui nous unit ! Nous le pouvons, si nous le voulons ! 

[Photographies macroscopiques] L’infinie beauté du monde miniature qui nous entoure

 

Miki Asai, photographe japonaise, nous offre de surprenants clichés macroscopiques du monde microscopique de la nature qui nous entoure. Ses photos nous invitent à l’émerveillement devant une fourmi, une goutte d’eau, un pétale de fleur, la rosée du matin, un champ de fleurs.

Un monde miniature, immense par la beauté, la délicatesse et la poésie qui s’en dégagent.

A découvrir ici ou ici

Infographie : Comment les médias sociaux changent le monde

Le changement par les médias sociaux : L’infographie ci-dessous souligne l’impact des médias sociaux sur tous les aspects de la vie moderne. Au-delà de la simple sociabilisation, les médias sociaux sont devenus un levier du changement dans de nombreux domaines: comme source d’information ; en élevant le niveau de conscience politique et comme mode d’expression et moyen d’action ; comme nouveau canal pour l’éducation ; comme source de revenus pour les entreprises et créateurs de nouveaux emplois. A titre d’exemple, 1 personne sur 6 déclare qu’elle a trouvé son emploi actuel grâce aux réseaux sociaux. Dans le domaine politique, des utilisateurs de réseaux sociaux ont déclarés avoir été encouragés d’aller voter en voyant leurs amis le faire. Que ce soit individuel ou collectif, les médias sociaux façonnent nos vies par le temps passé et les interactions qu’ils génèrent.

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Source : Infographic List

via @Hgibier

 

[Vidéo] C’est là que nous sommes : un point bleu pâle dans l’Univers (Carl Sagan)

« Regardez encore ce petit point. C’est ici. C’est notre foyer. C’est nous. »

The Pale Blue Dot [Le point bleu pâle] est le nom d’un célèbre cliché de la Terre pris par la sonde Voyager 1 en 1990. Réalisée à sa demande, la photographie a inspiré à l’astronome Carl Sagan son livre du même nom. Effectuée à une distance de 6,4 milliards de kilomètres, c’est une des plus lointaines images prises de notre planète. Suprême mise en perspective qui, comme nous le montre Carl Sagan dans son texte, devrait nous faire réaliser « notre responsabilité de cohabiter plus fraternellement les uns avec les autres, et de préserver et chérir le point bleu pâle, la seule maison que nous n’ayons jamais connue.»

La vidéo est un montage de célèbres scènes de films sur le texte et la voix de Carl Sagan, illustrant la diversité de tous les êtres humains que ce «point bleu pâle» a jamais abrité et cette « illusion que nous avons quelque position privilégiée dans l’univers».

Voici le texte en français :

« Regardez encore ce petit point. C’est ici. C’est notre foyer. C’est nous. Sur lui se trouvent tous ceux que vous aimez, tous ceux que vous connaissez, tous ceux dont vous avez entendu parler, tous les êtres humains qui aient jamais vécu. Toute la somme de nos joies et de nos souffrances, des milliers de religions aux convictions assurées, d’idéologies et de doctrines économiques, tous les chasseurs et cueilleurs, tous les héros et tous les lâches, tous les créateurs et destructeurs de civilisations, tous les rois et tous les paysans, tous les jeunes couples d’amoureux, tous les pères et mères, tous les enfants plein d’espoir, les inventeurs et les explorateurs, tous les professeurs de morale, tous les politiciens corrompus, toutes les “superstars”, tous les “guides suprêmes”, tous les saints et pécheurs de l’histoire de notre espèce ont vécu ici, sur ce grain de poussière suspendu dans un rayon de soleil.

La Terre est une toute petite scène dans une vaste arène cosmique. Songez aux fleuves de sang déversés par tous ces généraux et ces empereurs afin que nimbés de triomphe et de gloire, ils puissent devenir les maîtres temporaires d’une fraction d’un point. Songez aux cruautés sans fin imposées par les habitants d’un recoin de ce pixel sur d’indistincts habitants d’un autre recoin. Comme ils peinent à s’entendre, comme ils sont prompts à s’entretuer, comme leurs haines sont ferventes. Nos postures, notre propre importance imaginée, l’illusion que nous avons quelque position privilégiée dans l’univers, sont mis en question par ce point de lumière pâle. Notre planète est une infime tache solitaire enveloppée par la grande nuit cosmique. Dans notre obscurité – dans toute cette immensité – il n’y a aucun signe qu’une aide viendra d’ailleurs nous sauver de nous-mêmes. La Terre est jusqu’à présent le seul monde connu à abriter la vie. Il n’y a nulle part ailleurs, au moins dans un futur proche, vers où notre espèce pourrait migrer. Visiter, oui. S’installer, pas encore. Que vous le vouliez ou non, pour le moment c’est sur Terre que nous prenons position.

On a dit que l’astronomie incite à l’humilité et fortifie le caractère. Il n’y a peut être pas de meilleure démonstration de la folie des idées humaines que cette lointaine image de notre monde minuscule. Pour moi, cela souligne notre responsabilité de cohabiter plus fraternellement les uns avec les autres, et de préserver et chérir le point bleu pâle, la seule maison que nous ayons jamais connue. »

Carl Sagan, Pale Blue Dot: A Vision of the Human Future in Space

Via Open Culture et Wikipédia

 

 

Dialogue Michel Serres et Bernard Stiegler sur la mutation

Dialogue entre Michel Serres et Bernard Stiegler sur Philosophies.tv autour de « Petite Poucette » et animé par Martin Legros, rédacteur en chef de Philosophie Magazine.

Michel Serres, né en 1930, pacifiste convaincu, il est le penseur de la communication et de la réconciliation. Observateur des grandes mutations de notre époque, il est tout sauf nostalgique. En témoigne son dernier ouvrage sur la culture digitale, Petite Poucette (Le Pommier, 2012).

Philosophe, Bernard Stiegler dirige l’Institut de recherche et d’innovation (IRI) au sein du Centre Georges-Pompidou et préside l’association Ars industrialis. Il vient de signer États de choc. Bêtise et savoir au XXIe siècle (Mille et une nuits) et L’École, le Numérique et la Société qui vient (avec Julien Gautier, Denis Kambouchner, Philippe Meirieu et Guillaume Vergne ; Mille et une nuits).